Auteur/autrice : Alain

  • Dans la VallĂ©e de l’Étrange – Partie 2

    Avant-propos

    Chers abonnĂ©s de Seasons, anciens et nouveaux, quel paradoxe pour un projet qui se donnait pour but de suivre le passage lent des saisons, d’en avoir sautĂ© deux dĂšs la premiĂšre annĂ©e ! En effet, alors que deux saisons se sont Ă©coulĂ©es en silence depuis la derniĂšre publication fin avril, avec la premiĂšre partie de ce texte, Dans la VallĂ©e de l’étrange – Partie 1, je reviens enfin pour partager avec vous la deuxiĂšme partie de Dans la VallĂ©e de l’Étrange. Cette pause dans la publication, loin d’ĂȘtre un oubli, a Ă©tĂ© nĂ©cessaire Ă  cause de l’intense activitĂ© que j’ai eue depuis et reflĂšte un tournant majeur dans mon parcours, amorcĂ© par le succĂšs du projet auquel ces articles s’attachent.

    Cette exposition, Dans la VallĂ©e de l’Étrange, a non seulement marquĂ© un tournant dans ma pratique, mais a Ă©galement ouvert de nouvelles perspectives intĂ©ressantes. En l’espace de six mois, les retombĂ©es de cette expĂ©rience m’ont conduit Ă  intĂ©grer l’intelligence artificielle dans ma pratique, dont je me suis rendu compte qu’elle Ă©tait la piĂšce manquante du puzzle que je voulais assembler avec certains de mes projets. J’ai aussi un nombre croissant d’interventions en Ă©ducation Ă  l’image programmĂ©es pour 2024. L’IA gĂ©nĂ©rative, tant en imagerie qu’en crĂ©ation textuelle, est dĂ©sormais une composante essentielle de mon travail.

    L’interview approfondie rĂ©alisĂ©e par Monique Blanquet, avec Dominique Burdin Ă  la technique pour Radio FMR Toulouse, a Ă©tĂ© un moment fort de cette aventure lors de la reprise de l’exposition en Novembre en conjonction avec le travail d’Alice Freytet, et je les en remercie. Leur capacitĂ© Ă  poser des questions pertinentes a non seulement Ă©clairĂ© le travail effectuĂ© pendant l’exposition, mais me permet aussi de transmettre l’essence de mes prĂ©sentations et mĂ©diations Ă  un public plus large et plus lointain. C’est cette expĂ©rience que je suis ravi de partager avec vous dans cette newsletter, offrant une fenĂȘtre sur les interactions et les discussions qui ont animĂ© Dans la VallĂ©e de l’Étrange.

    Au-delĂ  de la rencontre entre technologie et du monde naturel, elle rĂ©vĂšle Ă©galement le rapport complexe et en constante Ă©volution que j’entretiens avec la photographie, un mĂ©dium Ă  la fois familier et sans cesse renouvelĂ© par de nouvelles perspectives et technologies.

    Vous trouverez ci-dessous l’interview audio et sa retranscription en texte ainsi que l’intĂ©gralitĂ© des images que j’ai exposĂ©es dans le cadre de mon projet, ainsi que d’autres images pertinentes.

    Entretien

    Réalisé par Monique Blanquet & Dominique Burdin pour Radio FMR.

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    Monique Blanquet
    : Pour Radio FMR, nous sommes Ă  Cahors sur le site du CHAI oĂč il y a une exposition, un geste rĂ©trospectif de l’Ă©dition 2023 du Festival Cahors Juin Jardins, et nous sommes en compagnie d’Alain Astruc. Alain, bonjour.

    Alain Astruc : Bonjour.

    MĂ©diation au CHAI avec des Ă©lĂšves de lycĂ©e en novembre 2023 – Photo Alice Freytet

    Monique Blanquet : En proximitĂ© des travaux que vous avez prĂ©sentĂ©s sur cette Ă©dition 2023, je crois dans l’hĂŽtel qui est en face.

    Alain Astruc : Oui, c’Ă©tait pendant tout le mois de juin Ă  l’hĂŽtel Best Western de Cahors.

    L’exposition à l’hîtel Best Western de Cahors en juin 2023

    Monique Blanquet : Et c’est un travail photographique, puisque c’est votre spĂ©cialitĂ© artistique, pas seulement, il y a aussi un travail d’image, de vidĂ©o. Mais sur ce travail photographique, vous avez investiguĂ© quelque chose qui interpelle beaucoup de gens aujourd’hui, qui fait dĂ©bat, qui fait discussion, la fameuse Intelligence Artificielle. Et vous l’avez sollicitĂ©e avec cet Ă©cho et cette rĂ©sonance du jardin.

    Alain Astruc : Ce qui s’est passĂ©, c’est que Cahors Juin Jardins m’a fait une commande. Dans l’ADN de Cahors Juin Jardins, on dit souvent qu’il y a les jardins particuliers et publics dans lesquels chaque annĂ©e il y a des visiteurs qui viennent. Certains de ces jardins sont ouverts au public depuis trĂšs longtemps, d’autres depuis plus rĂ©cemment. J’ai Ă©tĂ© missionnĂ© pour crĂ©er quelque chose autour de l’image de ces jardins. J’ai donc visitĂ© 14 de ces jardins et j’ai fait des photos dans chacun de ces jardins, en parlant avec les propriĂ©taires des jardins, en essayant de comprendre quelle Ă©tait la personnalitĂ© Ă  la fois des propriĂ©taires, mais aussi des jardins, de ce qu’ils veulent mettre dedans, de ce qu’ils veulent projeter dedans.

    Monique Blanquet : La vibration du jardin en fait ?

    Alain Astruc : Absolument. Et pourquoi ? Parce que je voulais rester fidĂšle, non pas Ă  la rĂ©alitĂ© littĂ©rale, visuelle de ce jardin, mais Ă  cette intention, Ă  cette ambiance, en utilisant un gĂ©nĂ©rateur d’Intelligence Artificielle. Alors, est-ce que c’est de la photo ? Justement toute la question se pose. Ce que j’ai dĂ©cidĂ© de faire, c’est de montrer trois niveaux de lecture. Donc il y a trois tailles de tirages qui correspondent aux trois niveaux de lecture, aux trois niveaux d’implication de l’Intelligence Artificielle dedans. Donc premier niveau de lecture, ce sont des petits formats qui font 20 par 20cm. Et ce sont des photos, quasiment pas retouchĂ©es, des jardins. À chaque fois, c’est un dĂ©tail, un Ă©lĂ©ment qui m’a semblĂ© frappant, qui m’a semblĂ© symbolique, qui m’a semblĂ© reprĂ©senter au mieux le jardin en question. À partir de cette image-lĂ , j’ai gĂ©nĂ©rĂ© une image similaire, avec des similaritĂ©s, mais que j’ai emmenĂ©es avec les invites de l’intelligence artificielle. Donc j’ai gĂ©nĂ©rĂ© une image qui ressemble Ă  l’image de base, mais qui est diffĂ©rente.

    Monique Blanquet : Oui, il y a une inclusion de personnages, d’objets, d’ambiance, de lumiĂšre. Ça, c’est l’IA qui fait ça ? Alors il faut choisir quand mĂȘme, qu’elle propose plusieurs options. Il y a plusieurs options ? Comment ça se passe ?

    Alain Astruc : C’est ça qui est trĂšs fascinant. Donc il y a trois niveaux de lecture. En fait, ce que je voulais dire, c’est qu’il y a les photos, il y a les images qui sont hybrides et il y a celles qui sont uniquement faites avec des mots. Alors qu’est-ce que c’est la nature de cette Intelligence Artificielle ?

    Monique Blanquet : Avec des mots, c’est les mots qui dĂ©clenchent ces images-lĂ .

    Alain Astruc : C’est ça. C’est que jusque-lĂ , quand on voulait crĂ©er des Ɠuvres visuelles avec des mots, ce qu’on connaissait, c’est le cinĂ©ma, bien sĂ»r. Il faut Ă©crire un scĂ©nario et c’est quelque chose d’extrĂȘmement lourd. VoilĂ , c’est trĂšs long, trĂšs lourd. C’est l’art le plus cher, le plus difficile Ă  faire, qui demande la mise en Ɠuvre la plus complexe. Et donc lĂ , on se retrouve avec un art, une mĂ©thode de crĂ©ation qui est extrĂȘmement lĂ©gĂšre, mais qui rĂ©pond aux mots. Donc ce qui est Ă©tonnant, c’est que c’est un mĂ©dia visuel, mais qui rĂ©pond au langage et aux mots.

    Monique Blanquet : Et quel mot a suscité cette image, par exemple ?

    Alain Astruc : Pour gĂ©nĂ©rer une image, on appelle ça un prompt. C’est-Ă -dire le prompt, c’est une demande en langage naturel. Et bien celle-lĂ , je me souviens pas vraiment.

    Monique Blanquet : D’accord.

    Alain Astruc : Pourquoi ? Parce qu’il y a un processus d’Ă©criture.

    Monique Blanquet : C’est ça qui m’intĂ©resse. C’est ce processus d’Ă©criture qui est liĂ© Ă  cette dĂ©marche-lĂ  et qui gĂ©nĂšre une image. Peu importe le mot, finalement. C’est un mot qui crĂ©e une image et qui est partie d’une image d’un jardin. Et il y a une espĂšce d’arbre, pas gĂ©nĂ©alogique, mais je ne sais pas, quelque chose, une ramification, qui fait art. À quel moment la partie crĂ©ative intervient dans tout le processus ? OĂč se passe la crĂ©ation, vĂ©ritablement ?

    Alain Astruc : Alors cette question, ce que je dis souvent, c’est qu’on se l’est dĂ©jĂ  posĂ©e Ă  un moment trĂšs prĂ©cis, c’est au moment de l’apparition de la photographie. Moi, j’ai un livre auquel je me rĂ©fĂšre toujours, qui s’appelle « Je hais les photographes », sorti en 2006 et qui compile une sĂ©rie d’articles excellents faits par des intellectuels français du 19Ăšme, dont certains grands intellectuels que j’aime beaucoup, comme Baudelaire, Lamartine et qui sont des mises en accusation de la photographie, complĂštes. Ils disent que la photographie, c’est l’art des charlatans, que le photographe ne fait rien, il appuie sur un bouton. Qui est l’auteur de l’image ? C’est l’appareil photo, pas le photographe, bien sĂ»r.

    Image

    Monique Blanquet : D’accord, c’est un dĂ©bat sans fin, qui est dĂ©jĂ  posĂ©.

    Alain Astruc : C’est un dĂ©bat qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© posĂ©, qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© rĂ©solu.

    Monique Blanquet : Et alors lĂ , avec l’IA, c’est la mĂȘme chose.

    Alain Astruc : Alors on dit, c’est une machine, ben oui, mais un appareil photo, c’est une machine. Ce qu’on ne savait pas Ă  l’Ă©poque de Baudelaire, c’est que la technologie peut ĂȘtre apprivoisĂ©e de façon intime. Elle peut ĂȘtre commandĂ©e par l’intuition, par le ressenti, par le moyen, par le biais mĂȘme du langage corporel. Dans le cadre de la photographie, il y a un habitus avec l’appareil, une relation avec le sujet qui est complexe, et dont on sait qu’elle peut crĂ©er quelque chose de spĂ©cifique. On le voit bien, par exemple, quand on met deux photographes cĂŽte Ă  cĂŽte et qu’on leur demande de photographier la mĂȘme chose avec le mĂȘme appareil, c’est jamais pareil.

    Monique Blanquet : Ben oui, c’est la dimension effectivement qui fait la diffĂ©rence, qui fait l’identitĂ© et la proposition artistique. Alors on a vu ce premier panneau. Bon, j’ai pas dĂ©crit, ce sont des branches avec peut-ĂȘtre un cerisier en fleur.

    Voilà, et finalement ça se termine par une, on dirait, une série fantastique suédoise ou norvégienne.

    Alain Astruc : Absolument.

    Monique Blanquet
    : Bon, bon, bon. Et ça a des titres ou pas ? Oui ? Non, le titre gĂ©nĂ©ral, c’est Dans la VallĂ©e de l’Ă©trange.

    Alain Astruc : Alors « la vallĂ©e de l’Ă©trange », s’il y a une raison trĂšs particuliĂšre, c’est que dans les annĂ©es 70, il y a un roboticien japonais (Masahiro Mori) qui a thĂ©orisĂ© ce qu’on appelle la vallĂ©e de l’Ă©trange, uncanny valley en anglais. C’est l’idĂ©e selon laquelle l’imitation visuelle d’un ĂȘtre humain est d’autant plus perturbante qu’elle ressemble Ă  un ĂȘtre humain, mais pas suffisamment, parce qu’elle nous fait penser aux cadavres. Alors par exemple, une reprĂ©sentation qui ne ressemble pas du tout Ă  un ĂȘtre humain, un robot dessinĂ© de façon assez grossiĂšre, peut ĂȘtre assez sympathique, une imitation totale ne nous trouble pas parce qu’on ne voit pas la diffĂ©rence. Et quand c’est pas tout Ă  fait pareil, il y a ce moment, la vallĂ©e correspond Ă  un graphique comme ça, il y a un moment oĂč c’est trĂšs trĂšs perturbant.

    Monique Blanquet : Étrange.

    Alain Astruc : Et ça a Ă©tĂ© une frontiĂšre pendant trĂšs longtemps, cette frontiĂšre, je crois que maintenant on peut dire qu’elle a Ă©tĂ© franchie en fĂ©vrier pendant le cours de la prĂ©paration de mon exposition, puisque j’avais dĂ©jĂ  dĂ©cidĂ© de l’appeler Dans la VallĂ©e de l’Étrange, mais il y a eu une mise Ă  jour dans l’engin de l’enjeu, qui a fait que tout d’un coup le photorĂ©alisme nous a fait passer de l’autre cĂŽtĂ©.

    Monique Blanquet : Ah oui, passionnant. Alors les autres panneaux, c’est le mĂȘme principe ? C’est diffĂ©rent ?

    Alain Astruc : Je peux en parler.

    Monique Blanquet : Oui, je vois des chats. Il y a des chats. Il y a une jeune femme qui pourrait ĂȘtre une peinture d’un autre temps, mais qu’est-ce qui s’est passĂ© lĂ  ?

    Alain Astruc : Le chat, c’est assez simple. C’est dans le jardin qui accueille les sculptures de Marc Petit. Et j’ai pas voulu retravailler ces sculptures, mais dans ce jardin, habite ce chat. Et je me suis dit que ce que j’allais faire, c’est que j’allais transformer ce chat en statue de bronze. Donc c’est une version de ce chat dans un autre univers qui tout d’un coup s’est transformĂ© en bronze.

    Monique Blanquet : Et la figure de cette jeune femme ?

    Alain Astruc : Alors ça, c’est intĂ©ressant justement, parce que quand on gĂ©nĂšre ces images, on en gĂ©nĂšre quatre Ă  la fois, on en choisit une, on en choisit pas, on recommence. Et la maniĂšre dont on les choisit ressemble beaucoup Ă  la maniĂšre dont on Ă©dite les photos. Dans la rĂ©alitĂ© on sait trĂšs bien que tous les photographes, j’en parlais hier avec mes collĂšgues, on sait trĂšs bien qu’on prend 200 photos, des fois il y en a une qui est bonne, des fois c’est la premiĂšre qui est bonne, des fois on en prend 300, on a du mal. Et il y a une habitude Ă  savoir reconnaĂźtre laquelle est la bonne, vraiment. Et celle-lĂ , je me souviens d’avoir gĂ©nĂ©rĂ© beaucoup d’images, et celle-lĂ  n’Ă©tait pas comme les autres.

    Monique Blanquet : Elle a fait sa place, elle est sortie, c’est vrai qu’elle est trĂšs prĂ©gnante.

    Alain Astruc : Elle a une ambiguïté.

    Monique Blanquet : Elle est prĂ©gnante. VoilĂ , c’est ça, tout Ă  fait.

    Alain Astruc : Assez Ă©tonnante, pour moi, que je n’ai pas retrouvĂ© dans les autres. Alors, c’est ça, il y a ce processus de crĂ©ation qui est dans l’itĂ©ration, c’est-Ă -dire qu’au lieu d’ĂȘtre dans le labeur de la construction de l’image, c’est plutĂŽt dans l’itĂ©ration et dans le choix. Et comment on en fait une Ɠuvre artistique, eh bien, c’est le choix, le guidage et l’intĂ©gration dans un projet plus gĂ©nĂ©ral.

    Monique Blanquet : Bien sûr. Autre panneau de cette exposition.

    Alain Astruc : Alors je vais parler de deux images, celle-lĂ , c’est dans le Jardin de ValĂ©rie. Elle n’Ă©tait pas forcĂ©ment des plus heureuses, elle a Ă©tĂ© surprise parce que j’ai trouvĂ© un objet qu’elle voulait jeter depuis longtemps et que moi j’ai retrouvĂ©. Ce sont donc deux petits enfants, une statue de deux petits enfants un peu kitsch avec un trou dans une des deux statues. Et l’image qui en a rĂ©sultĂ©, c’est un tronc d’arbre avec un enfant coincĂ© dedans de façon tout Ă  fait impossible, surrĂ©elle.

    Monique Blanquet : Il y a le trou quand mĂȘme, on trouve le trou.

    Alain Astruc : Il y a le lien. Alors on retrouve les Ă©lĂ©ments, le trou est lĂ , les deux enfants sont lĂ , mais il y a un des deux enfants qui est dans le trou. Qui est dans l’arbre. Et il est vivant.

    Monique Blanquet : Il est vivant, il y a le vĂ©gĂ©tal. Tout ça est entrelacĂ© et pour finir, il y a un Ă©cho, une sorte de ronde autour d’une flamme au bord d’un lac. LĂ  aussi, on est dans un microcosme, dans un cosmos Ă©trange.

    Alain Astruc : Tout Ă  fait. C’est vrai parce que ce que j’ai voulu faire aussi, c’est que j’ai circonscrit cette sĂ©rie d’images, dans mon imaginaire, elle se passent toute Ă  moins de 25 km d’ici.

    Monique Blanquet : Tout est en lien avec le territoire.

    Alain Astruc : Tout est en lien avec le territoire. C’est tout ancrĂ© ici, au moins dans l’imaginaire. Et ça, c’est l’histoire du Lot et du Quercy, revisitĂ©e. Et c’est une histoire alternative. Donc lĂ , c’est l’histoire de femmes Ă  cĂŽtĂ© d’une riviĂšre qui cĂ©lĂšbrent le feu. Et semble-t-il qu’il y en a une qui fait surgir un feu de ses mains.

    Monique Blanquet : Un peu sorciĂšre, un peu peut-ĂȘtre. Peut-ĂȘtre.

    Alain Astruc : C’est possible. Je ne sais pas ce qu’elles font, mais j’aime bien ça.

    Monique Blanquet : Oui, c’est une forme. Il y a une forme de rĂ©cit qui opĂšre Ă  partir de votre matiĂšre sensible. C’est dans ce sens oĂč il y a une dimension crĂ©ative forcĂ©ment. Mais lĂ , alors on est devant un autre panneau. Une vĂ©gĂ©tation toute en mousse, un sous-bois avec un petit ruisseau. Des arbres un peu inquiĂ©tants.

    Et puis, en regard, il y a une bibliothÚque en labyrinthe de buis dans une maison cossue. Et un jeune garçon trÚs british qui nous regarde.

    Alain Astruc : VoilĂ , c’est ça. On parlait d’ancrage. LĂ , il y a deux ancrages justement. C’est intĂ©ressant. Ça va me permettre de rebondir sur autre chose. Donc la photo de paysage moussu a beaucoup interpellĂ© les gens ici parce que ça leur rappelait quelque chose. Et effectivement, pour moi, c’est la vallĂ©e du CĂ©lĂ©. J’ai fait exprĂšs de dĂ©crire quelque chose qui est la vallĂ©e du CĂ©lĂ©. Et ça ressort de cette façon… On ne sait pas si c’est trop rĂ©aliste ou pas. C’est presque ça, mais il y a quelque chose d’Ă©trange dedans.

    Monique Blanquet : Il y a une atmosphĂšre vraiment qui se dĂ©gage. Et on a un peu tous un Ă©cho de paysage. C’est un paysage aussi qui s’installe. Et aprĂšs, il est vide d’humain. Et le lien avec le labyrinthe et la bibliothĂšque et l’enfant ?

    Alain Astruc : Alors, en fait, au cours du travail sur la gĂ©nĂ©ration des images pour l’exposition, il faut dire aussi que c’est un travail qui est trĂšs laborieux, pas dans le sens qu’on connaĂźt de la peinture ou de la photographie. Le labeur est ailleurs parce que c’est quelque chose d’assez compliquĂ©.

    Monique Blanquet : En termes de recherche, comment ça se passe ?

    Alain Astruc : Alors ce qui est difficile, c’est l’itĂ©ration, justement, le nombre de gĂ©nĂ©rations qu’il faut faire, raffiner les mots. Et ce que j’ai dĂ©couvert en en faisant beaucoup, c’est que l’utilisation du langage fait affleurer l’inconscient, le passif. Donc j’Ă©tais en train de vendre ma maison de famille Ă  ce moment-lĂ .

    Monique Blanquet : L’enfance, la maison de famille.

    Alain Astruc : C’est ressorti tout seul.

    Monique Blanquet : Le labyrinthe de buis.

    Alain Astruc : Les gens qui me connaissent ont vu tout de suite ce qui Ă©tait en train de se passer. Et donc c’est un bon exemple, Ă  mon avis, d’inspiration biographique transformĂ©e, puisqu’il n’y a rien qui est vrai. Ce n’est pas moi, tout ça n’est pas rĂ©el. Il n’y a rien de littĂ©ral. Mais cette inspiration d’ordre subconsciente, elle affleure Ă  la surface et elle est sortie Ă  travers la machine.

    Monique Blanquet : Et oui, vous Ă©voquiez les trois niveaux de rĂ©alitĂ©. Et il y a une dimension artificielle, mais enracinĂ©e, celle que vous dĂ©ployez, vous parlez de la magie des mots. Et en mĂȘme temps, c’est vrai qu’il y a ce goĂ»t pour une forme de photographie classique.

    Alain Astruc : Ah oui, oui. Parce que moi, dans mon travail photographique, je ne fais absolument pas ça. C’est une photographie de tradition plutĂŽt française, on dirait. C’est Ă  dire une photographie de l’intime, humaniste, pas retouchĂ©e, plus proche du journal et du diariste que de la photo mise en scĂšne. Et je pense que c’est aussi pour ça que je ne me suis pas senti menacĂ© par ces images, parce que pour moi, c’est quelque chose d’autre. Ce n’est pas de la photo, c’est contigu Ă  la photo. C’est un monde qui n’est pas loin, c’est un parent, un cousin et qui utilise certains des Ă©lĂ©ments de la photo. Mais la photo, ça demande d’ĂȘtre ici, prĂ©sent, Ă  un endroit, Ă  un moment, d’ĂȘtre en relation avec les gens, avec le lieu. Et ça, c’est une exploration de l’imaginaire.

    Monique Blanquet : Oui, il y a un imaginaire mais qui se nourrit de cette nouvelle donnĂ©e, l’Intelligence Artificielle qui a dĂ©jĂ  envahi pas mal nos existences et ce n’est pas fini. Évidemment, il y a des peurs, il y a des doutes, il y a des enthousiasmes aussi, parce que comme tout phĂ©nomĂšne, c’est bien logique aussi que les artistes s’emparent de cette matiĂšre-lĂ  pour en faire une vision crĂ©ative.

    Alain Astruc : Je pense aussi qu’en fait, ce qui a passionnĂ© beaucoup d’artistes visuels dans cette technologie, dĂšs qu’elle est apparue, dĂšs qu’elle a Ă©tĂ© suffisante pour crĂ©er quelque chose, c’est justement cette exploration et de retrouver ce rĂŽle d’explorateur.

    Monique Blanquet : De regard en fait.

    Alain Astruc : Et d’absence de jugement moral, c’est-Ă -dire que l’artiste ne se demande pas si c’est bien ou mal, il va jusqu’au bout de son processus, il prĂ©sente, il pose des questions, il aide Ă  poser des questions et il ne rĂ©pond pas vraiment.

    Monique Blanquet : Alors lĂ , c’est une autre…

    Alain Astruc : Ah ben ça, c’est intĂ©ressant aussi, pour moi, on parlait justement d’Ă©lĂ©ments biographiques. Ça, c’est vraiment un moment dont je me souviens trĂšs bien de mon adolescence que j’ai recrĂ©Ă©. Ça se passe au Mont Saint-Cyr Ă  Cahors. Et c’est la nuit, je suis adolescent, avec trois amis.

    Monique Blanquet : Vous ĂȘtes au-dessus de la ville et pour regarder les lumiĂšres de la ville.

    Alain Astruc : Et c’est un soir dont je me souviens trĂšs bien. Donc rien n’est vrai lĂ -dedans puisque tout est faux.

    Monique Blanquet : Oui, la question du vrai et du faux, elle est rĂ©manente sur ces propositions. Mais finalement, oui, l’enjeu n’est pas lĂ . Du vrai et du faux, c’est le rĂ©sultat qui est lĂ  et qui se propose. Donc il y a cette vision de l’adolescence, mais qui est en lien aussi avec des formes vĂ©gĂ©tales qui sont proposĂ©es lĂ .

    Alain Astruc : Alors ici, il y a une photo du Pont ValentrĂ©, vu de l’HĂŽtel Best Western avec ses chaises caractĂ©ristiques et je les ai transformĂ©es en un pont ValentrĂ© alternatif qui s’est dĂ©doublĂ©. Et il y a un effet, je trouve un peu charmant et comique de cette juxtaposition du rĂ©el et de ce qui ne l’est pas. On se demande ce que c’est un petit peu…

    Monique Blanquet : On ne fait pas la diffĂ©rence a priori. C’est ça qui est peut-ĂȘtre bien aussi. Et puis cette forme…

    Alain Astruc : Et alors ça a Ă©tĂ© pris ici, c’est dans le chai ici.

    Monique Blanquet : Dans le jardin, lĂ  du CHAI, qui est aussi la matiĂšre et le patrimoine de l’association Juin jardins. Il y a ce jardin permanent qui est lĂ . Il y a ces structures boisĂ©es qui sont permanentes lĂ . Et donc voilĂ , il y a toujours un lien avec le jardin. Et lĂ , on n’a pas tout vu. On a envie, finalement, on a envie d’en savoir plus sur chaque panneau. Alors ça, qu’est-ce qui se passe lĂ  ?

    Alain Astruc : Alors lĂ , qu’est-ce qui se passe ? Alors on parlait des prompts. Tout Ă  l’heure, les gens me disent qu’est-ce que c’est le prompt ? Qu’est-ce que t’as demandĂ© ? Je pourrais le retrouver parce que c’est archivĂ©. Souvent, la rĂ©alitĂ©, c’est que je ne me souviens pas vraiment. Parce qu’il y a un travail qui est Ă©volutif. On commence avec un, on le modifie. Et c’est dans la modification qu’on finit par trouver. Lequel prĂ©cisĂ©ment, je ne sais pas. Mais je me souviens d’une chose, c’est que lĂ , j’ai parlĂ© de Borges. Jorge Luis Borges. Et en fait, les structures au centre, ce sont des livres. Et c’est un labyrinthe de livres. Donc il y a l’idĂ©e du labyrinthe de Borges, du jardin.

    Monique Blanquet : C’est formidable.

    Alain Astruc : Je ne me souviens pas exactement ce que c’Ă©tait. Et c’est assez typique du type d’aller-retour qu’on peut avoir avec la machine. Parce que c’est ça qui est un petit peu perturbant. Et ce qu’il y a de fascinant, c’est qu’elle rĂ©pond d’une certaine maniĂšre qu’on n’a pas tout le temps prĂ©vue. Et des fois, c’est pas ce qu’on a envie d’entendre, mais des fois, l’idĂ©e est bonne. Alors, c’est la sĂ©rendipitĂ©, on s’en sert, on l’amĂšne ailleurs. Il y a ce dialogue lĂ .

    Monique Blanquet : Et en regard de cette photo-lĂ , il y a une espĂšce d’Ɠuvre nĂ©oromantique autour de ruines, d’un cheval, d’un ciel, une pĂ©nombre Ă  la Rembrandt. Et puis qui fait Ă©cho. Parce que si vous les associez, c’est qu’il y a un lien entre les deux ou non ?

    Alain Astruc : Oui, pour moi de toutes façons, il y a un lien gĂ©ographique, puisque pour moi, tout se passe Ă  25 km d’ici. D’accord. Alors, il y a peut-ĂȘtre diffĂ©rentes strates temporelles. Mais pour moi, ça se passe dans le mĂȘme univers. C’est peut-ĂȘtre mĂȘme, peut-ĂȘtre que ça, ce jardin, c’est peut-ĂȘtre le jardin de la maison dans laquelle se passe celle-lĂ . Alors, on voit une femme habillĂ©e d’une façon typique du XIXe siĂšcle, dans une robe blanche, dans la pĂ©nombre, qui regarde Ă  travers un mur qui est absent dans sa maison. Et Ă  travers ce mur, on voit un superbe cheval hennissant Ă  cĂŽtĂ© d’une ruine, typique du XIXe siĂšcle aussi, cependant que son intĂ©rieur est rempli d’eau.

    Monique Blanquet : VoilĂ , il y a une espĂšce de… Oui, c’est une dimension onirique complĂštement. C’est…

    Alain Astruc : Alors, ça, c’est une juxtaposition de deux portes.

    Monique Blanquet : Il y a des portes.

    Alain Astruc : C’est ça. Alors, il y en a une qui est une cabane de jardin. Et la variation, donc c’est la cabane de jardin qui est dans le jardin chez la dame en question, et la variation, ce qui est assez Ă©tonnant, c’est que le cĂŽtĂ© salle Ă  manger…

    Monique Blanquet : Reste le mĂȘme.

    Alain Astruc : Oui, mais il se retrouve sur le mur, ce qui est Ă  l’intĂ©rieur et Ă  l’extĂ©rieur, est un peu troublĂ©. Il y a quelqu’un dedans, il y a une femme. Vous allez peut-ĂȘtre voir qu’il y a de nombreuses apparitions de femmes dans les jardins.

    Monique Blanquet : Mais un peu fantasmagoriques, complĂštement. Et puis, l’importance de la lumiĂšre, c’est trĂšs pictural, lĂ . Ces piĂšces-lĂ  sont trĂšs picturales.

    Alain Astruc : Il y a une porte qui mĂšne vers un intĂ©rieur sombre, qu’on ne devine pas. Il y en a une autre qui est prise Ă  l’intĂ©rieur et qui mĂšne vers un extĂ©rieur lumineux.

    Monique Blanquet : Elle est ouverte, d’ailleurs. C’est une dimension picturale, une forme d’abstraction, quasiment, lĂ .

    Alain Astruc : Il y a des fleurs qui sont visibles, là, et qui sont projetées sur les murs.

    Monique Blanquet : Une sorte de reflet, d’Ă©cho. Ça fait quand mĂȘme… Et lĂ , c’est encore autre chose.

    Alain Astruc : Alors, celle-lĂ , elle marche avec celle qui est Ă  cĂŽtĂ©. On peut peut-ĂȘtre les dĂ©crire. Ce sont deux images verticales qui reprĂ©sentent des femmes avec du feu, un petit peu, dans la mĂȘme sĂ©rie.

    Monique Blanquet : Que celle qu’on a vu tout Ă  l’heure.

    Alain Astruc : C’est dans un passĂ© mythique du lot d’un Quercy dont je ne crois pas qu’il ait existĂ©, j’en suis pas certain.

    Monique Blanquet : Une vĂȘtue de peau de bĂȘte, des chapeaux vĂ©gĂ©taux. C’est ça. Donc, une sorte de chapeau aussi qui porte cette souche enflammĂ©e.

    Alain Astruc : Un fagot enflammé.

    Monique Blanquet : Un fagot enflammé.

    Alain Astruc : Est-ce une sorciĂšre, une chamane, je ne sais pas. En dessous, alors, ça, c’est marrant. Quand je dis que les images sont crĂ©Ă©es Ă  partir des mots, il y a aussi la possibilitĂ©, justement, du jeu de mots. Donc lĂ , on a un hĂŽtel des insectes dans le jardin. Qui est donc une petite structure qui permet aux insectes de venir nidifier, de venir s’abriter. Et je les transforme en hĂŽtel des insectes. C’est un hĂŽtel de type haussmannien dans lequel viennent les insectes.

    Monique Blanquet : Double jeu, double mot. VoilĂ .

    Alain Astruc : Ça, c’est le projet de forĂȘt qui se trouve Ă  Cabessut. C’est le jardin-forĂȘt.

    Monique Blanquet : Jardin forĂȘt.

    Alain Astruc : Donc le jardin forĂȘt tel qu’il est maintenant. Et le jardin forĂȘt tel qu’il sera certainement dans 30 ans.

    Monique Blanquet : Ah oui, une projection intĂ©ressante. Une projection d’un futur. IntĂ©ressante sur le futur. Ça permet ça aussi. Donc voilĂ . On retrouve l’Ă©cho, donc la crĂ©ature. C’est une crĂ©ature qui a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e. Il y a eu un spectacle oĂč il me semble qu’il y avait des personnages comme ça.

    Alain Astruc : Alors, j’avais fait…

    Monique Blanquet : Il y a quelques temps dans le festival Cahors Juin Jardins il y avait un personnage que vous incarniez qui Ă©tait dans cette ambiance-lĂ .

    Alain Astruc : Oui, oui. J’avais fait une exposition qui s’appelait L’Homme Sauvage et le Bal du Sauvage. Alors parce que c’est vrai que ça m’intĂ©resse. C’est tradition de costume folklorique, extrĂȘmement inventif. Et lĂ , c’est…

    L’Homme Sauvage – 2016

    Monique Blanquet : PaĂŻen.

    Alain Astruc : VoilĂ , c’est ça. C’est probablement dans le cadre d’une tradition paĂŻenne. C’est une femme encore. Une tĂȘte de cerf. Une femme avec une tĂȘte de cerf.

    Monique Blanquet : Des végétaux dans les cheveux et en feu. Et le feu toujours.

    Alain Astruc : Le feu, l’eau, les femmes.

    Monique Blanquet : Oui. Un peu les Ă©lĂ©ments qui… Et ici, un jardin dans lequel on voit…

    Alain Astruc : Un tuyau d’arrosage.

    Monique Blanquet : Un tuyau d’arrosage qui s’est transformĂ© dans la version avec l’intelligence artificielle en ruisseau, miroitant avec une femme dans le jardin.

    Monique Blanquet : Et des gens qui…

    Alain Astruc : Et ça, c’est la cabane de jardin, du jardin d’Emmanuelle dans lequel elle fait des… des ateliers d’Ă©criture pour femmes. Et donc dans la version imaginĂ©e, il y a une femme qui Ă©crit dans le jardin.

    Monique Blanquet : Qui Ă©crit dans le jardin, voilĂ . Tout ça a une forme de cohĂ©rence dans… Dans pas l’incohĂ©rence, mais dans l’irrationnel. Il y a une forme de cohĂ©rence dans l’irrationnel. En formidable. TrĂšs bien. Comment ça a Ă©tĂ© accueilli, cette exposition ? Quel retour vous avez eu ?

    Alain Astruc : Alors justement, c’est ça. Moi, je me suis lancĂ© lĂ -dedans. J’Ă©tais trĂšs heureux d’avoir ce projet, qu’on me fasse confiance pour ce projet.

    Monique Blanquet : Et c’Ă©tait un moment vraiment oĂč on commençait Ă  parler de l’aspect grand public, de l’Intelligence Artificielle. IncomprĂ©hension.

    Alain Astruc : Hostilité franche.

    Monique Blanquet : Ah, hostilité franche.

    Alain Astruc : HostilitĂ© franche. Franche, vraiment agressivitĂ© sur les rĂ©seaux sociaux, etc. Donc moi, je me suis dit qu’est-ce que je vais faire ? C’est pas grave, je le fais quand mĂȘme. Et alors, au moment oĂč ça s’est fait, j’ai Ă©tĂ© trĂšs surpris, ça a Ă©tĂ© un vrai succĂšs, je pense. Beaucoup de mĂ©diations, beaucoup de gens qui viennent poser des questions, beaucoup de gens qui ont dĂ©couvert une rĂ©alitĂ© qu’ils n’imaginaient pas derriĂšre.

    Monique Blanquet : Oui, ça fait sens.

    Alain Astruc : C’est-Ă -dire que moi, cette technologie, pour dire franchement les choses, je ne suis ni pour ni contre. Je pense que c’est une avancĂ©e importante et comme toutes les avancĂ©es technologiques, il y aura des utilisations qui seront mauvaises pour nous. Oui, bien sĂ»r. Et certaines qui seront bonnes. VoilĂ . Moi, je m’en sers pour faire de l’art. D’accord. J’estime que c’est un outil supplĂ©mentaire dans la palette. Il y a la photographie, la vidĂ©o, l’Ă©criture, la musique. Et maintenant, il y a les images IA en plus.

    Conclusion

    Cet entretien avec Monique Blanquet clĂŽt pour moi ce chapitre consacrĂ© aux expositions de Dans la VallĂ©e de l’Étrange, et j’espĂšre vous avoir transmis l’essence des visites guidĂ©es que j’ai eu l’opportunitĂ© de faire Ă  un public souvent curieux et avide de rĂ©ponses. Un grand merci Ă  Monique, Dominique Burdin, et Radio FMR pour cet entretien et l’autorisation de le reproduire, et Ă  Christine pour la relecture.

    J’ai bien l’intention de poursuivre mes publications ici, bien que sans pĂ©riodicitĂ© fixe. Seasons restera ma principale plateforme de publication sur Internet, le changement Ă©tant que je vais sans doute l’ouvrir aux Ă©volutions de mon parcours artistique, y compris dans le domaine de l’IA et des films, mais j’ai encore beaucoup de posts de photographie en attente.

    Mes projets Ă  venir incluent :

    ‱ Leclerc and Hargreaves: The Arctic’s Silent Requiem : Un faux documentaire de 1983 autour d’une expĂ©dition arctique perdue des annĂ©es 1920, entiĂšremnt rĂ©alisĂ©e via IA.

    ‱ Projet de film expĂ©rimental : Explorant l’ambiguĂŻtĂ© entre image fixe et vidĂ©o, fiction et documentaire, Ă©criture et musique, prises de vues rĂ©elles et IA.

    ‱ Ateliers d’Éducation Ă  l’Image IA : Combinant historique de l’IA, prĂ©sentation de mon travail, et atelier pratique.

    ‱ Atelier Ă  la MGI de Paris en janvier 2024 : En collaboration avec le MusĂ©e Albert Kahn et le B.A.L.

    ‱ Publication prochaine d’une monographie imprimĂ©e sur « Les Jardins de la VallĂ©e de l’Étrange » publiĂ©e par Cahors Juin Jardins, disponible Ă  la vente en dĂ©but d’annĂ©e prochaine.

    Des tirages chromogĂ©niques en Ă©dition limitĂ©e Ă  7 exemplaires de toutes les images de l’exposition que vous pouvez voir dans cet article sont Ă©galement disponibles Ă  la vente.

    Merci aux propriĂ©taires des jardins, Ă  Isabelle Marrou, Alice Freytet, Emma Cluzet, Emmanuelle Sans, Ă  l’HĂŽtel Best Western Divona et au CHAI.

    Je vous remercie sincÚrement vous, les lecteurs, pour votre patience et votre fidélité. Les prochaines publications seront certainement plus fréquentes et probablement plus courtes.

    Merci de tout cƓur, et à trùs bientît !

    Alain

    Liens

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    Mon site : alainastruc.com.
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    Dans la VallĂ©e de l’étrange – Partie 1